La consommation excessive d’alcool est un véritable fléau en Nouvelle-Calédonie: violences aggravées, conduite en état d’ivresse ou encore dégâts dans la rue, les excès se multiplient sur l’archipel et notamment à Nouméa. En effet, 80% des affaires jugées en correctionnelle ont pour sujet des conduites en état d’ébriété.
La Nouvelle-Calédonie a récemment été élue neuvième territoire le plus violent au monde. En cause, le nombre particulièrement élevé de délits commis par des personnes état d’ébriété. Le tribunal de Nouméa juge tous les jours une flopée d’accusés ayant commis des faits répréhensibles sous l’emprise de l’alcool. Pour les habitants de l’île, consommer de l’alcool à outrance est un sport national et c’est d’autant plus marqué le week-end pendant lequel les néo-calédoniens boivent sans s’arrêter. Ce grave problème de société a été pointé du doigt par le nouveau commissaire générale de la santé publique, Alain Martinez, effaré par la place qu’occupe l’alcool dans la société néo-calédonienne.
Une récente enquête de l’Agence sanitaire et sociale a interrogé un panel de néo-calédoniens buvant régulièrement, sur le seuil à partir duquel ils considéraient leur consommation quotidienne de bières comme excessive. Les résultats ont révélé que la moitié d’entre eux considère que boire 15 canettes est acceptable, au delà c’est “boire trop”. En effet, la bière représente 43% de la consommation d’alcool sur l’île et cette addiction à l’alcool inquiète de plus en plus les autorités locales.
Récemment, le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme quant à la hausse des cas de violences conjugales et de la délinquance juvénile. En effet, les jeunes en pertes de repères qui grandissent dans un climat familial instable, rythmé par la violence et le chômage, sont les principales victimes de l’alcoolémie excessive. Enfin, de nombreuses statistiques affirment que les routes de Nouvelle-Calédonie sont quatre fois plus meurtrières que celles en métropole.
Cependant, le gouvernement local ne semble pas prendre pleine mesure de ce problème majeur. Selon Jenny Briffa, journaliste ayant travailler sur le sujet, les autorités ne se rendent pas compte de la gravité de la situation en Nouvelle Calédonie. En 2012, un projet de loi ayant pour but de lutter contre ce problème avait été traité sans grand intérêt puis abandonné.